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Photo du rédacteurEdouard Boisson

Cinéma : la rigueur du protocole de coaching et la position du coach à travers le film "je n'oublierai jamais vos visages".

Dernière mise à jour : 3 oct.




Pour mieux comprendre ce que peut apporter une formation de coach (posture et rigueur du protocole) à travers un film magnifique et une distribution époustouflante.


Dans les premieres minutes du film Denis Podalydès forme ceux qui vont devoir appliquer le protocole.


Il explique " Vous ne comprenez pas ce que cette personne a vécu. Personne ne peut le comprendre. Vous pouvez tenter de l'imaginer. C'est tout (...) Soutien-la en l'écoutant, c'est ce que tu peux faire de mieux (...) Trop de commentaires, beaucoup de questions fermées, trop de suggestions, et trop de jugement (...) "Tirer les vers du nez" ce n'est pas ta fonction. Tu dois sortir de ta posture habituelle (...) On ne parle pas à leur place, on ne suggère rien, on n'essaye pas de les transformer. On écoute et on accueille. Inconditionnellement (...) Tu ne sais pas mieux qu'eux, ni ce qu'ils sont, ni ce qu'ils devraient faire. Persuade t'en, ... sinon va voir ailleurs ! Si vous leur laissez un espace pour réfléchir, et bien ils vont réfléchir ! Sinon ils vont dire ce qu'ils ont toujours dit à tout le monde et ils vont taire ce qu'ils ont toujours tû. Tu prends trop de place, tu ne connais pas cette personne, laisse la t'instruire. Sans jugement, sans diagnostic. En "mode avion"



Le parallèle avec une posture de coach est saisissant.


Le film continue de dérouler : faire travailler la personne accompagnée sur sa demande, la prise en compte de tout son environnement, les options qu'elle imagine pouvoir mettre en oeuvre, la mettre en sécurité en lui posant les deux questions " que va-t-il se passer pour toi si cela arrive ? Et si ça n'arrive pas ?", en conscience l'aider à faire son choix puis, pas à pas, à avancer.


Et le film de conclure ainsi :


Ça prend du temps, c'est incertain, ça correspond pas à tout le monde, on peut pas toujours dire combien de fois, ni jusqu'à quand. Et quand vous aurez menés vos premiers dispositifs et que vous raconterez qu'à la fin des rencontres, les victimes faisaient des selfies avec les détenus, certains vous traiteront de "naïfs", d'autres vous diront que "ce que vous faites est magique". Et vous, vous saurez, que ce que vous avez fait c'est pas magique. C'était juste du travail.


Un très beau film.


Tout au long du film on assiste a la lente reconstruction du personnage interprété par Leïla Bekhti qui, pas à pas, reprend les rênes de sa vie, et sort de ce triangle infernal de "victime bourreau sauveur". Avec deux derniers mots qui tombent et qui clôturent : "bon courage"


De mon point de vue la mise en scène, la caméra et les dialogues sont exceptionnels, l'interprétation magistrale.


Avec une pensée pour toutes celles et ceux qui ont eu la chance d'approcher :

- des victimes qui ne se relèvent pas,

- des bourreaux qui ne comprennent pas,

et qui, sans plus chercher à sauver ou démolir, ont pu accepter.



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